Bonjour,
Je crois qu’en fait le débat tourne en rond car j’ai assisté à la table ronde autour de la presse artistique française aux Beaux arts où une personne a dit qu’elle jugeait l’oeuvre en fonction de l’intimité avec l’artiste et qu’elle écrivait de « bonne foi ». Ce qu’André Rouillé lui reprochait c’était précisément que l’on ne peut pas uniquement juger de bonne foi. Nous avons tous un passé, théorique ou pas, mais celui qui se prétend critique d’art doit avoir des « armes » aussi bien théoriques, qu’esthétiques pour permettre à tous de comprendre. Un artiste ne naît pas ex nihilo et d’ailleurs beaucoup d’artistes se référent à la philo, la socio, l’anthropo, bref les disciplines auparavant si peu étanches le deviennent et l’artiste peut très bien être aussi philosophe, quoi qu’en pensent certains…
Ce que l’on a eproché à André Rouillé (à qui je ne donne pas entièrement raison), c’est de parler comme dans les années 70, ce fameux, « mais d’où tu parles ». Mais je pense qu’il a raison. Aujoud’hui le critique d’art ne peut pas uniquement être « intime » ou de « bonne foi » face à l’oeuvre, car les enjeux sont plus que savoir si c’est beau, si cela me touche, etc. A vrai dire, on s’en … pas mal. Ce qui compte, je pense, c’est certes de comprendre les enjeux artistiques d’une oeuvre, mais aussi d’ouvrir le champ autour d’elle. Et cela passe par un décloisonnement des disciplines: oui l’artiste peut être philosophe, et il peut même être critique d’art…
Après, c’est différent de citer Barthes, Foucault etc. à chaque phrase de l’article, bien evidemment. Mais si s’est effectué à bonne escient pourquoi pas?
Bref, il s’agit de comprendre que l’art (et non l’Art) n’est pas une discipline fermée d’une part et que d’autre part, le critique aborde l’oeuvre dans toute sa complexité certes avec son propre regard (et sa propre histoire) mais aussi en sachant faire preuve de recul. Non on ne peut pas connaitre tous les artistes intimement et d’ailleurs est-ce cela qui importe?